Crise des Subprimes /Tentative de démontage de la propagande quotidienne 1/2 voici le lien original :
http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0,36-947881,0.html - Citation :
- Comprendre la crise de 1929 est le Graal de l'analyse économique." Ces propos furent tenus par Ben Bernanke, l'actuel président de la banque centrale américaine, la Fed, du temps où, professeur d'économie, il était un spécialiste reconnu de la Grande Dépression américaine. L'interprétation qu'il en a offerte est dans la ligne de celle proposée pas Milton Friedman et fait jouer un rôle crucial à la crise du système monétaire et financier. Elle est hélas éclairante sur la crise de cet été.
Enchaînement pervers et malin (au sens de diabolique) de prémisses renforcées par des mots-clefs de la novlangue :
- "président de la FED" => sérieux, autorité, puissance.
- "professeur d'économie" => idem ;
- "il était un spécialiste reconnu" => idem. On notera toutefois que la langue française force à utiliser
était : pourvu que les lupen-lecteurs de JournalManipulation, les lupen-auditeurs de RadioMensonge et les lupen-téléspectateurs de TéléPropagande ne comprennent pas "n'est plus" ! On relèvera tout autant le putassier
reconnu : par qui, par quel
establishment ? que Cohen nous présente des spécialistes
non reconnus. Les
autrichiens par exemple ?
- "L'interprétation" : comme une pièce musicale, d'autres sont donc possibles, voire contradictoires, cf l'école autrichienne. Pourquoi celle-ci serait-elle la bonne ? parce que c'est celle qui avantage
Le Monde et les élites faillies ?
- "il en a offerte" : quel brave homme, si dévoué, si serviable qui
offre. Cette novlangue ignoble fleurit également dans le commerce "les offres" plutôt que les "propositions commerciales". Jouer sur le sens "offrir", "donner", "gratuit", "cadeau". Non : il faut payer.
- "hélas" : quel dommage !
nous avons donc été surpris puisque ce spécialiste est aux commandes. Ce n'est pas de
notre faute,
nous serons responsables bien sûr, un peu, chacun dans
sa spécialité, mais pas coupables. Ce coup d'amnistie-là avait rudement bien fonctionné pour l'escroquerie des dot-com ; il y a sept ans : les gens ont sûrement oublié.
- Citation :
- Les déposants se méfiant, à tort ou à raison, des banques les plus vulnérables, retirent leurs dépôts et les poussent à la faillite.
Et l'enfilage de perles de propagando-culture continue :
- "à tort ou à raison". Tout être pensant qui craint qu'une banque ou autre soit vulnérable,
doit s'en méfier. En laissant simplement fonctionner sa raison, son esprit critique. Seuls, donc, les crétins ne s'en méfieraient pas. A tort.
- "et les poussent" : Oh! les méchantes gens ! retirer
leur argent de la pauvre banque, si vulnérable. Ce ne serait pas
irresponsable de leur part, puis
criminel et enfn
terroriste selon le discours crescendo qui serait tenu par les autorités, c'est-à-dire par le système cherchant à se sauver de ses propres turpitudes ?
Pire encore Cohen n'explique pas la chose importante, principale et fondamentale : le système de réserves fractionnaires des banques. Miracle moderne de la multiplication de petits pains. Ou comment elles créent plus d'argent (la monnaie bancaire) qu'elles n'en ont réellement (la monnaie fiduciaire, les billets de monnaie centrale qu'y déposent leurs clients). Ou comment elles
ne peuvent pas faire face au retrait de ne serait-ce que 5% des dépôts qu'elles sont supposées conserver en toute sécurité. Ou comment les banques sont en faillite potentielle permanente et n'y sombrent pas qu'à la condition que les déposants continuent à dormir tranquille, qu'à la condition que la petite musique de la propagande continue à anesthésier leur esprit critique.
Toutes les banques sont vulnérables à la Raison.
- Citation :
- Revenons à présent à la crise de cet été. A l'image du processus à l'oeuvre dans les années 1930, les meilleures banques ont refusé de refinancer celles qui leur paraissaient menacées. A l'inverse des années 1930 toutefois, où la Fed tardera à saisir l'ampleur de la crise, les banques centrales ont réagi promptement. La BCE a injecté à elle seule plus de 250 milliards d'euros. L'idée selon laquelle les Banques centrales doivent jouer le rôle de prêteur en dernier ressort a donc ici parfaitement fonctionné.
Nous sommes aujourd'hui dans la
même situation. Les banques se méfient les unes des autres dit Cohen. Ne se prêtent plus entre elles. Pourquoi leurs clients leur feraient-ils confiance, eux ? pourquoi, justement ne retirent-ils pas immédiatement leur fonds en espèces "ayant cours légal" ? Parce que la propagande de Cohen and Co évite soigneusement d'aborder ce point crucial et au contraire prêche : "cette fois-ci c'est différent". Des personnes sérieuses, président-professeur-spécialiste-reconnu-qui-a-trouvé-le-graal-que-je-vous-ai-déjà-dit, s'occupent de tout ça.
Et cet autre mot
L'idée, ce ne serait donc qu'une idée, rien d'autre. Nous serions ainsi les cobayes d'une expérience de laboratoire destinée à vérifier une
idée ? heureusement, cette idée a
parfaitement fonctionné. Hummm,
parfaitement ? pourquoi cette précision ? pourquoi pas plutôt celle-là : "semble avoir fonctionné jusqu'ici" ? Ah, oui, le paragraphe commence par
"la crise de cet été", en complément du participe passé "a parfaitement fonctionné", le lupen-lecteur doit en déduire inconsciemment que, comme l'été, la crise est finie. Comme un feuilleton estival en quelque sorte. Une forme d'émission de "télé réalité" en somme.
Et ces 250 Milliards, d'où viennent-ils ? 40 fois le "trou de la sécu", pourquoi ne pas expliquer ? Par exemple, il y a quelques jours, pour "montrer l'exemple", 4 grandes banques US ont emprunté 500 M$ chacune à la
discount window de la FED, à un taux de 5.75% plus élevé que les 5.25% du monétaire. Elles payent plus cher parce qu'elles sont serviables,
citoyennes. Aujourd'hui la FED les autorise à prêter à leurs hedge funds en difficulté (on ne dit pas faillite chez ces gens-là monsieur) plus que la limite légale qu'elles avaient atteint (les "règles prudentielles" de ces messieurs-dames, ça sonne rassurant non ?). Prêts garantis par des effets de commerce de ces hedges funds (
MBS et autres CDO douteux) ; ces effets douteux monteront jusqu'à la FED lorsque ces banques les gageront à leur tour contre la monnaie de singe dont elles auront besoin et que la FED créera à leur demande. Le poison de ces "déchets toxiques" se répand dans tout le système.
Continuez à dormir tranquille braves gens, et puis ce soir il y a du foot et de la pub' à la télé.
- Citation :
- Comment en est-on arrivé à un tel point de méfiance ? Reprenons brièvement la séquence. Le système des crédits hypothécaires américains est très favorable aux emprunteurs. Il permet à un ménage déjà endetté de souscrire un nouvel emprunt aussitôt qu'augmente la valeur de son bien immobilier. Tout va bien tant que les prix montent. Les ménages bénéficient d'une hausse de leurs ressources directement indexée sur le prix de l'immobilier. Tout s'inverse lorsque les prix commencent à baisser. Les ménages dont l'encours de la dette se révèle supérieur à la valeur du bien acheté peuvent immédiatement arrêter de la rembourser, laissant à leurs créanciers une hypothèque dévaluée. C'est le processus qui est à l'oeuvre aujourd'hui pour les plus mauvais risques, les subprimes.
Ah, ce mot "
la séquence", comme au cinéma, une prise qu'on peut refaire. Et ceci aussi : "
très favorable aux emprunteurs" ne serait-ce pas plutôt "très favorable aux banques et autres organismes", vu leurs bénéfices, vu les bonus à la City ou à Wall Street ? Ne les qualifie-ton d'ailleurs point de "money makers", littéralement "faiseurs d'argent", en effet ils créent de la monnaie et s'en servent en premier, faisant monter les prix, des actifs d'abord, du pain à la fin.
A moins que bientôt cela ne devienne "ces salauds de pauvres qui ont trompé ces banques et organismes
si vulnérables" en essayant de ne pas se laisser ruiner par l'inflation, la vraie, celle de l'océan de liquidités, le tsunami de monnaie de singe qu'elles ont créé, et non pas celle indiquée par ces indices des prix à la consommation.
- Citation :
- La crise de cet été est différente de celle de 1929 à plusieurs égards. Les prêteurs, tout d'abord, ont dilué leurs propres risques en revendant leurs créances à d'autres établissements. Cette mutualisation est a priori une bonne chose. En fractionnant les créances et en en faisant porter le risque par l'ensemble de la communauté financière, on réduit le risque de faillites retentissantes. L'envers de cette stratégie est toutefois de générer une incertitude sur la qualité des créances. Ce n'est pas la même chose, tout d'abord, d'accorder un crédit en sachant qu'on la passera immédiatement à un autre et de faire un prêt qu'on devra recouvrer soi-même. Outre la négligence ainsi provoquée, il semble avéré que des fraudes aient été commises. Certains prêteurs auraient artificiellement gonflé la solvabilité de leurs clients, pour accroître leurs chiffres d'affaires.
Encore et toujours la propagande de niveau zéro très adaptée aux lupen-lecteurs : "
diluer le risque", non ce n'est pas le réduire, c'est le répartir, le rendre moins répérable, se couvrir contre sa
propre fraude, mouiller les autres dans l'escroquerie, "
immédiatement" en "
sachant" de quoi il retourne. Comme dit plus haut, les métastases atteignent le cerveau, la FED.
Cohen n'aborde évidemment pas que le fait principal que la "
dilution" se fait avec effet de levier, c'est-à-dire avec
amplification. Il utilise un oxymore. Puis des euphémismes et le conditionnel : "il semble avéré", "une incertitude sur la qualité", "négligence", "Certains" "auraient artificiellement gonflé" ... une simple et légère négligence donc, un petit détail, pas grave : refaisons une prise ! Si le lupen-lecteur se met à réfléchir, c'est cuit : ce ne sera pas
une faillite retentissante d'un quelconque établissement
vulnérable, ce sera
la faillite retentissante de tout le système. De tout son système.
Et son "
Outre la négligence ainsi provoquée" d'antologie. Même la syntaxe surprend dans le contexte. "
Ainsi" ? par qui ? une quelconque divinité ? une fatalité ? une cause imprévisible ? vous voyez
nous ne sommes peut-être même pas responsables, alors coupables ...
- Citation :
- L'autre source de méfiance à l'égard de la qualité des titres concerne les méthodes utilisées pour en canaliser le risque. Avec l'aide des agences de notation, les investisseurs ont fabriqué des instruments réputés sans risque, notés AAA. Ils se sont servis pour ce faire de modèles mathématiques sophistiqués, prédisant la probabilité de défaut de tel ou tel type de créance, de façon à en extraire la part la moins risquée. Ces modèles sont certainement performants en temps normaux, mais, selon The Economist, ils ont pourtant conduit Goldman Sachs à fermer un fonds dont la probabilité de défaut avait été estimée à 1/10138 !
Il me fatigue le Cohen avec sa propagande nauséabonde :
- Les
agences de notation ? pourquoi ne pas rappeler leur "disclosure" :
nous notons sans devoir vérifier tout le détail des prêts, d'ailleurs nous ne vérifions rien. Nous ne sommes pas responsable de l'utilisation de nos notations, surtout en cas de défaillance ?
- "les investisseurs ont fabriqué". Mensonges, c'est exactement le contraire : "les banques d'investissement on créé à destination des investisseurs" et ce avec la complicité des agences de notations rémunérées à 2%, d'où leur peu d'entrain à exercer leur analyse. C'est-à-dire avec leur complicité active.
- "modèles mathématiques sophistiqués" comme ceux des deux prix de la banque de Suède en la mémoire d'Alfred Nobel qui ont planté LTCM ? Avez-vous remarqué, esprits faibles, qu'un modèle mathématique est toujours aussi sophistiqué que le spécialiste est reconnu ? Après l'oxymore, le pléonasme.
- "prédisant", comme des voyantes ? un
"modèle mathématique sophistiqué" ne devrait-il pas affirmer de façon certaine, calculer sur cinq chiffres significatifs ?
- "Ces modèles sont certainement performants en temps normaux" Ah oui ? qui le prouve et comment ? les "
temps normaux" durent combien au regard de l'horizon d'investissement, deux ou trois ans, le temps de gonfler une bulle ? ces modèles sont nouveaux à chaque fois puisque les anciens sont faillis. Ils ne peuvent être que testés sur des historiques (back-testing), mais toute plaquette financière ne porte-t-elle pas obligatoirement la mention "les performances du passé ne préjugent pas de l'avenir" ? cela explique peut-être le "prédisant". Qu'une crise survienne (attentat, tsunami, ...) et hop, le modèle est hors de son enveloppe de vol.
- "selon The Economist", en voila de la référence morale qui fait sérieux,
- "ils ont pourtant conduit", ce "ils" ce sont les modèles, les voila nos responsables
et coupables : les modèles ! qu'on juge ces modèles et qu'on les mette en prison ! Merci Cohen.
- Goldman Sachs, une innocente victime donc, si vulnérable, et si serviable, elle qui offrit, il y a un an, son CEO Paulson comme Secrétaire au Trésor (ministre des finances) à l'Amérique. Victime d'un modèle sophistiqué. Puis-je faire un don ?- "la probabilité de défaut avait été estimée à 1/10138", Ah, je savais bien que je les aurai, mes 5 chiffres significatifs. Si c'est pas malheureux, toute cette
sophistication qui vous trompe à l'insu de votre plein gré.
_________________
© Armand Du-Puel /
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